































Ta main droite malaxe nerveusement le creux de ton coude gauche. Je le remarque lorsque moi aussi, par mimétisme involontaire, je me surprends à te ressembler pour mieux voir l’invisible dans ta voix. Contemplative. Hier soir, la lune était basse et pleine, si lumineuse qu’elle m’a hypnotisé. Prise dans ses filets, je ne me doutais pas que le fil invisible qui nous reliait pas encore se matérialiserait aujourd’hui. Le regard hagard, perdu dans la moelle, à la recherche des souches, solitaire et incandescent. Bleu, Noir, Blanc. Les dioxydes de carbone qui s’échappent de ton palais laissent une empreinte dans les molécules en suspension. De mes mains, je les touches pour rendre physique l’objet de cet instant. L’invisible visible. A l’oeil qui veut regarder.*
Catherine Favre, Vevey, le 4 juin 2015
* Poème écrit sur le vif, à propos de ce projet, lors d’un échange oral que j’ai eu avec l’écrivaine.